Direction artistique
Bérangère Jannelle






Vivre dans le feu 

Une libre adaptation du recueil “Vivre dans le feu, confessions”
de Marina Tsvetaeva.

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On ne va pas voir Marina Tsvetaeva. Elle ne s’incarne pas. On va à la rencontre d’une comédienne qui tente la rencontre avec son double-poète, Marina Tsvetaeva.

Elle la frôle, s’en joue, s’en révolte, s’y brûle. Et cherche sans mensonge à s’approprier sa prose. C’est sur ce mode qu’elle nous invite dans la traversée de cette œuvre- vie.



Pour assister à cela, le spectateur entre dans l’espace de création de M.T.

Atelier d’écriture, atelier du poète et de toutes les visions possibles.Musée imaginaire.

La salle et le plateau sont jonchés, couverts pas endroits, de fragments écrits de sa révolution poétique. Comme un contre ordre à la révolution de masse : ici les banderoles, les tracts sont marqués du sceau de la formule tsvetaevienne. Parole : partout.

Sur le plateau – « une table de travail en bois blanc avec un plancher en dessous » et les papiers, des montagnes de papiers. Puis apparaissent d’autres indices comme des « pièces » du musée imaginaire de Marina Tsvetaeva (pas un musée, une âme !), des éléments de sa mythographie chevaleresque. Ce sont comme des visions de rêve : renarde et renardeaux, cheval, armure… Quand la poète se fait Psyché, Amazone, Mélusine… Ici, dans l’atelier on crée donc des formules, des métamorphoses neuves, on établit des associations poétiques.

La comédienne arrange tout cela comme elle écrit, comme elle invente.

Ainsi, l’espace est comme une page donnée à la comédienne pour que la prose de Marina Tsvetaeva résonne. Toujours en notations, en effractions, en ellipses, en évocations, en contrepoints. D’un feuillet à l’autre, la comédienne dit « en danseuse », penchée vers, tendue. A grandes enjambées et pas de côté (toujours !), l’adresse est directe, « vous », « mon cher », ce sont eux les destinataires : spectateurs exigés, aimés, bousculés, idéalisés.

« Quand je suis pour la première fois avec un être cher je parle beaucoup – beaucoup et regarde de côté. C’est (cet évitement) mon trait fondamental, mon signe distinctif. »

Ainsi, on rêve que ce spectacle ne soit pas une représentation mais plutôt une expérience poétique de jeu, comme une conversation extrême, comme un hommage sincèrement amoureux à cette poétesse malicieuse, et totalement anticonformiste.



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︎ Entretien sur France Culture